Christian Bobin
Il faut que le noir s’accentue pour que la première étoile apparaisse.
Il n’y a pas de plus grande joie que de connaître quelqu’un qui voit le même monde que nous.
C’est apprendre que l’on n’était pas fou. La dame blancheAimer quelqu’un, c’est le lire. C’est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le cœur de l’autre, et en lisant le délivrer. C’est déplier son cœur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléiade et, quand je regarde un visage, j’essaye de tout lire, même les notes en bas de page. La lumière du monde
« L’amour du temps perdu. Le temps perdu est comme le pain oublié sur la table, le pain sec. On peut le donner aux moineaux. On peut aussi le jeter. On peut encore le manger, comme dans l’enfance le pain perdu : trempé dans du lait pour l’adoucir, recouvert de jaune d’œuf et de sucre, et cuit dans une poêle.
Il n’est pas perdu, le pain perdu, puisqu’on le mange. Il n’est pas perdu, le temps perdu, puisqu’on y touche à la fin des temps et qu’on y mange sa mort, à chaque seconde, à chaque bouchée. Le temps perdu est le temps abondant, nourricier. » La part manquante
Histoire des poor knights of windsor
Le nom viendrait des chevaliers médiévaux de Windsor (alms knights or military knights) qui ne pouvaient plus se nourrir correctement après les nombreuses défaites contre la France. Ce groupe de chevaliers existe depuis plus de 500 ans.
Pour cette raison, ils étaient également appelés les pauvres chevaliers (Poor knights). Ils ont toujours vécu au château de Windsor. Leur tâche principale était de prier Dieu et prier pour le Roi ou la Reine et ses armées. Initialement, il y avait 26 chevaliers. De nos jours, il n’en reste que 13 à Windsor. Tous sont des officiers de l’armée à la retraite. Ils vivent sur les terres du château de Windsor et ne sont pas payés. L’une des principales fonctions des pauvres chevaliers, est de participer à des défilés et des travaux de bénévolat autour du château.
Concernant la recette, c’est très similaire au eggy bread ou pain perdu. La différence est que l’œuf et le lait pour tremper le pain sont séparés, et l’ajout de sherry. J’aime beaucoup le contraste des saveurs: le goût sucré du pain, la richesse de l’œuf et l’acidité des framboises.
Ingrédients pour 4 personnes
Temps : 15 minutes de préparation + 10 minutes de cuisson
4 tranches de pain blanc ou brioche de 1 cm d’épaisseur
100 ml de sherry ou Nouilly Prat
150 ml de lait
4 jaunes d’œufs
2 c à soupe de sucre en poudre
50 g de beurre doux
Sauce de framboises
250 g de framboises
3 c à soupe de sucre glace
½ jus de citron
Sauce de framboises
- Mettre les framboises, le sucre glace et le jus de citron dans une petite casserole.
- Chauffer quelques minutes, puis couvrir la casserole et l’ôter du feu.
- Dans une assiette large et creuse, verser le Sherry puis dans une seconde assiette, y verser le lait.
- Battre les jaunes d’œufs avec le sucre en poudre et verser dans une troisième grande assiette creuse.
- Sur feu doux, faire fondre le beurre dans une grande poêle.
- Tremper une tranche de pain dans le Sherry, le lait et enfin les œufs battus.
- Faire frire 2 à 3 minutes de chaque côté. Cuire les tranches de pain une à la fois dans la poêle.
Servir les Poor knights of Windsor sur assiette, coupés en triangles ou entiers, accompagnés de sauces aux framboises.
Contente d’avoir en même temps appris quelque chose et découvert une recette qui devrait avoir du succès à la maison ! Merci
Les pauvres ! Ils ont pourtant fière allure dans leur bel uniforme. Ils ne sont plus que 13, cela signifie-t-il que il n’y en aura plus du tout ? En tout les cas, ta version du pain perdu me plaît beaucoup.
J’adore toutes les recettes de pain perdu quelles qu’elles soient 🙂 Donc autant dire que je régalerai volontiers de ces Poor Knights of Windsor 😉
Mais qu’est-ce que j’aime le sherry, moi ! J’aurais dû naître anglaise, je pense ! 😉 Bisous